Réunion du 24 janvier 2017

compte rendu

Présents:  Wassila ACHI, Philippe ARCHAMBAUT, Laurent BACCA, Fabien BETH, Mansouria BOUKECHICHE, Marie-odile FLAMBARD, Edouard FORZY, Daniel LUCIANI, Hervé MARCÉ, Sandrine MOUTON, Fabienne PERIS, Raoul PICCIN, Dominique PON

Constat

Avec le numérique nous sommes aujourd’hui, à une période de bouleversements profonds dans la transmission de la connaissance telle que l’on a connu à l’époque de Gutenberg. Un service de mémoire universel pour chacun des 7 milliards d’être humains est possible, le sujet est peu abordé il est nécessaire d’y réfléchir. Les transhumanistes veulent créer des doubles numériques de certains êtres humains. L’idée est de décharger le cerveau sur un support numérique. Ces « clones » continueront ainsi d’apprendre de communiquer bien après la disparition de l’enveloppe charnelle. Cette réflexion sur la préservation de la mémoire humaine doit se mener au contraire avec une vision humaniste, en permettant à chacun, quel qu’il soit de laisser une partie de son histoire pour les générations futures. Ce droit à la mémoire est aussi un droit à l’oubli, chacun peut choisir de son vivant ce qu’il veut laisser. Cette conservation de la mémoire universelle doit se faire sans but marchand par des organismes supra-nationale. Il est étonnant que l’UNESCO ne se soit pas déjà emparée de cette réflexion. On a l’impression que l’on a déjà admis le fait que la mémoire appartient à des sociétés marchandes américaines sans essayer de proposer des alternatives. Certains politiques ou scientifiques sont contre l’idée que chacun puisse laisser une trace de son passage sur terre, ils parlent de darwinisme social. Pour eux, il doit y avoir une sélection naturelle, tout ne doit pas être conservé. Il y a de plus une réserve de la part de beaucoup de personnes vis-à- vis de cette possibilité de laisser une trace de leur vie. Un grand nombre de personnes pensent que leur propre vie est insignifiante par rapport aux « grands hommes », ils pensent que c’est normal que l’on ait les mémoires de Staline ou Hitler, mais pas des prisonniers des camps. On a des générations qui ont des outils nécessaires, qui savent les utiliser, il faut les guider vers la transmission. Le numérique pose également un problème d’accès, la fracture numérique est une réalité pour toute une partie de la population, il faut aller au-devant de ces personnes, favoriser l’interculturalité. Les réseaux sociaux permettent de sauvegarder la mémoire, mais on ne peut pas choisir ce que l’on laisse. Il devrait exister un service public qui permettrait de choisir ce que l’on veut laisser, ce serait une véritable avancée humaniste. De plus cette mémoire ne devrait pas être stockée sur les serveurs de société commerciale basée en Californie. Pour promouvoir cette idée d’un service public de la mémoire, il faut organiser des évènements afin que le public s’empare de ce sujet et fasse bouger les politiques.

Événement

Une journée serait consacrée à cette problématique de la mémoire et du numérique. Elle se déroulerait vers la fin de l’année 2017 avec des teasings en lien avec les autres manifestations de la mêlée (nuit des réseaux le 7 mars à Toulouse, en mai à Montpellier, mêlée numérique en septembre 2017). Cette journée pourrait « s’exporter » dans d’autres villes. Il faut faire partir de Toulouse une dynamique que d’autres porteront ailleurs. La manifestation pourrait accueillir 100 à 200 personnes, elle serait portée par la mêlée accompagnée par les membres du comité de pilotage. Elle permettrait d’aborder différents thèmes en lien avec la mémoire et le numérique. Elle s’articulerait sous forme de débat, colloque avec des ateliers abordant différents thèmes. Ces ateliers seraient restitués à l’ensemble des participants sous forme de table ronde. Il faudra monter des vidéos, des écrits pour les inciter à partager eux aussi leurs mémoires. Des ateliers de captation vidéo ou d’écriture de mémoires pourront être organisés. Il faudra voir ce que deviennent ces données après, peut-être se rapprocher de la Bibliothèque Nationale de France et de l’Institut National de l’Audiovisuel chargé du dépôt légal de l’Internet français. Des vidéos d’enfants (micro-trottoir) parlant de la mémoire pourraient ouvrir cette journée, suivi de différents témoignages en vidéo ou sur scène sur cette nécessité de partager ses mémoires. Ces témoignages pourraient donner une large part aux habitants des quartiers, aux victimes (AZF, attentats), aux dialogues intergénérationnels (trouver son concorde Aeroscopia).